Organisation syndicale, regroupant des agents des collectivités territoriales et de leurs établissements publics quel que soit leur métier, leur statut, leur employeur.


Paris, le 19 mars 2021
Face aux multiples attaques et menaces qui s’abattent sur l’UNEF, nos organisations s’insurgent contre l’acharnement et la démesure des attaques d'une rare violence qui visent une organisation syndicale mobilisée pour la jeunesse et les étudiant-es en grande difficulté dans cette période de crise sanitaire.
Nous condamnons les attaques initiées par l’ancien ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, et l'escalade à laquelle se livrent la droite et l’extrême droite faisant peser sur les dirigeant-es de l’UNEF des risques inconsidérés.
Nous dénonçons la montée de la criminalisation de l'action syndicale et les mesures et projets de lois liberticides imposées par ce gouvernement.
Cette politique qui vise à stigmatiser et à réprimer les organisations représente des atteintes graves aux libertés publiques. Nos organisations ne se laisseront pas intimider et continueront sans relâche à s'organiser pour défendre toutes celles et tous ceux qui subissent les inégalités.
Si la crise sanitaire a de nouveau confirmé le rôle irremplaçable de la fonction publique et de ses agent·es, force est de constater que, pour l’essentiel et en dépit de discours lénifiants, le pouvoir exécutif poursuit sa politique libérale néfaste aux services publics.
Certes, contraint par la situation que nous traversons, il a fait quelques concessions par le biais de mesures permettant certaines améliorations.
Mais enfin, celles-ci demeurent parcellaires, quand elles ne sont pas source d’iniquités.
Surtout, sur nombre d’enjeux fondamentaux, le président de la République et le gouvernement maintiennent un cap gravement préjudiciable à la fonction publique.
Cela se traduit notamment par :
– La mise en oeuvre de la loi de transformation de la fonction publique attentatoire à la démocratie sociale, porteuse d’accroissement de la précarité, d’allongement de la durée du temps de travail et, plus globalement, qui remet en cause le statut général ;
– Le maintien et même l’aggravation de restructurations lourdes de danger pour les missions publiques ;
– La prolongation insupportable du gel de la valeur du point entraînant une perte de pouvoir d’achat inédite et un « rendez-vous salarial » dont la date, inconnue, semble s’éloigner chaque jour un peu plus ;
– Plus largement, des budgets 2022 qui se préparent sous le sceau de l’austérité avec, entre autres, de nouvelles suppressions d’emplois au programme.
Tout cela est absolument inacceptable !
C’est pourquoi, les organisations syndicales CGT – FA-FP – FSU - Solidaires souhaitent construire et élever le rapport de force pour qu’une tout autre politique soit mise en oeuvre.
C’est en ce sens qu’elles appellent à faire du 6 avril prochain une journée d’interventions et d’actions sous toutes les formes.
Cette étape transversale dans le processus de mobilisation sur les trois versants de la fonction publique pourra se traduire par des interpellations des élu·es et des préfets, des rassemblements, la grève partout où elle sera possible, des motions, etc.
À cette occasion, ensemble nous revendiquerons :
››› L’abrogation de la loi portant transformation de la fonction publique avec le maintien et le renforcement des commissions administratives paritaires et des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ;
››› La défense et le renforcement du statut général des fonctionnaires fondé sur les principes d’égalité, d’indépendance et de responsabilité garantissant aux citoyen·nes et aux usager·es la mise en oeuvre d’un service public impartial ;
››› L’octroi dans les projets de lois de finances et de financement de la Sécurité sociale 2022 des moyens budgétaires nécessaires à l’accomplissement effectif de toutes les missions dévolues aux trois versants constitutifs de la fonction publique et à la mise en oeuvre de services publics de pleine compétence et de proximité implantés sur l’ensemble du territoire y compris en Outre mer ;
››› L’arrêt des suppressions d’emplois, la mise en oeuvre d’un plan pluriannuel de recrutement de fonctionnaires, la titularisation des agents non titulaires ;
››› Le dégel immédiat de la valeur du point d’indice, la revalorisation significative des traitements, des salaires, des pensions et des retraites, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes et la revalorisation des filières à prédominance féminine. C’est dans ce sens que nos organisations syndicales réitèrent leur demande d’ouverture d’une négociation salariale dans la fonction publique ;
››› L’égalité dans la fonction publique et la fonction publique comme outil de l’égalité au sein de la société.
D’autres choix sont nécessaires et possibles !
Partout où c’est possible, nos organisations appellent à construire aussi cette première journée de mobilisations avec les citoyen·nes, les usager·es, les associations, les élu·es, qui luttent pour la défense, la reconquête et le développement des services publics et de la fonction publique.
D’autres organisations syndicales de la fonction publique sont en cours de réflexion pour appeler les personnels à l’action. Nos organisations sont favorables à un tel élargissement et sont disponibles pour y concourir.
AGISSONS ET PROPOSONS UN AUTRE AVENIR POUR LA FONCTION PUBLIQUE !
Appel à mobilisation
Nous sommes réunis au sein d’un Collectif national contre le projet de loi « Confortant le respect des principes de la République », projet qui comporte de nombreuses menaces à l’encontre des associations. Animé par la LDH, il réunit de nombreux syndicats et des associations.
Une première tribune est parue fin janvier 2021 dans le journal Le Monde alertant sur les réels dangers du projet pour la vie associative de notre pays (voir la tribune « Ne jouons pas avec la République », https://www.ldh-france.org/le-27-janvier-2021-tribune-collective-ne-jouons-pas-avec-la-republique-publiee-dans-le-monde/ ).
Le webinaire tenu le 2 mars 2021 « Contrat d’engagement républicain, la liberté associative et syndicale menacée » initié par le collectif avec le soutien de partenaires, le Mouvement Associatif et France Nature Environnement (FNE), a permis de mettre en évidence, par des exemples précis, les conséquences négatives voire dramatiques du texte, notamment en matière de contrôle, d’agrément, de subvention, de fiscalité…. (Vous pouvez revoir le webinaire en suivant ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=fuRNuroH_hg). Se sont associés depuis Greenpeace et Emmaüs.
Ce projet de loi est une véritable tentative de mise au pas des associations au mépris de la vie démocratique qu’elles symbolisent et de la vitalité sociale qu’elles portent, sans parler des trois millions de salariés et salariées qu’elles emploient.
Afin de renforcer notre dynamique, nous vous invitons à prendre contact entre représentants locaux des membres du collectif pour poursuivre et élargir l’action sur tous les territoires, dans des formes à définir selon les réalités locales. Dans ce cadre, nous vous proposons une action unitaire partout en France en demandant un rendez-vous au préfet courant mars pour exprimer nos inquiétudes et notre opposition sur ce projet.
Merci de nous informer des dates de rendez-vous obtenus pour rendre largement public cette mobilisation nationale avant l’examen du texte au mois d’avril au Sénat.
Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort)
Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne (Attac)
Comité pour le respect des libertés et des droits de l'Homme en Tunisie (CRLDHT)
Confédération général du travail (CGT)
Emmaüs France
Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s (Fasti)
Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE)
Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)
Fédération syndicale univaire (FSU)
Fondation Copernic
Greenpeace
Groupe d'information et de soutien des immigré·e·s (Gisti)
Libre Pensée
Ligue des droits de l'Homme (LDH)
Mémorial 98
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap)
Planning familial
Sos Racisme
Syndicat de la magistrature (SM)
Syndicat des avocats de France (Saf)
Union national des étudiants de France (Unef)
Union syndicale Solidaires
La CGT île-de-France, FO île-de-France, U île-de-France, Solidaire, UNEF, UNIL
LE GOUVERNEMENT RECONDUIT L’ETAT D’URGENCE POUR AMPLIFIER SA POLITIQUE : GRÈVES ET MANIFESTATIONS S’AMPLIFIENT
Les unions régionales d’Ile-de-France (URIF) CGT FO FSU Solidaires, avec l’UNEF et l’UNL, s’apprêtent à célébrer un funeste anniversaire, un an après le déclenchement de l’ « état d’urgence sanitaire » sans cesse reconduit depuis des mois.
Les URIF constatent que non seulement, le gouvernement n’a fait qu’aggraver la situation sanitaire en ne prenant pas les mesures permettant de combattre la propagation de la Covid-19 depuis mars 2020, mais il profite de la situation pour accélérer la destruction des services publics, à commencer par les hôpitaux et les droits sociaux.
Dans l’Essonne, la fusion de trois établissements hospitaliers (Juvisy, Longjumeau et Orsay) doit aboutir à 600 lits d’hospitalisations en moins. La direction de l’AP-HP vient de confirmer la fusion des hôpitaux Bichat (Paris) et Beaujon (Clichy) dans un « campus » à St Ouen (93), aboutissant à la suppression d’au moins 400 lits et 1000 postes, et fermant de fait deux hôpitaux parisiens, après ceux du Val de Grâce et de l’Hôtel- Dieu.
L’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Ile-de-France, quant à elle, vient d’annoncer la déprogrammation de 40% des opérations dans les hôpitaux de la région parisienne, au motif que les services de réanimation sont « dans une situation de tension très forte » : parce que le ministère se refuse à augmenter le nombre de lits en réanimation (1050 lits pour 12 millions de franciliens…), le gouvernement décide que des centaines de milliers de malades ne pourront pas se faire soigner et accuse les soignants et la population d’être responsable de la propagation du virus ! INACCEPTABLE !
Dans la suite de ses réformes antisociales, le gouvernement veut mettre en vigueur le 1er juillet la réforme de l'Assurance Chômage qui était en suspens depuis plus d'une année. Selon l'UNEDIC, 840.000 assurés verront leurs allocations baisser. Cette logique, qui ne fait que creuser les écarts et grossir la précarité, ne laisse aucun doute sur le retour de la réforme des retraites dont la majeure partie des salariés du public et du privé avait rejeté en descendant dans la rue durant l'hiver 2019-2020. Les URIF réaffirment leur exigence de retrait de la « réforme » de l’assurance chômage et de la « réforme » des retraites.
Dans cette situation, les URIF se félicitent de la multiplication des grèves, mobilisations et rassemblements en cours ou à venir en région parisienne, les soutiennent et appellent à les renforcer :
Les URIF rejette la volonté du Medef de former avec les confédérations un « pacte social » au travers de la mise en place d’un « agenda social et économique autonome » sur 8 thèmes, dont le but inavoué est d’intégrer les syndicats à la mise en place des « transitions » / destructions en matière de formation, de justice prud’homale, de protection sociale ou encore d’emploi. Les URIF condamnent la fuite en avant liberticide de l’exécutif, qui présente actuellement au Sénat ses projets de loi « sécurité globale » et « séparatisme », qui traque et verbalise les jeunes sur les quais de Seine, qui réduit à la portion congrue la liberté de se réunir, jusqu’à fermer la Bourse du travail d’Evry.
Dans ce contexte de politique brutale, les URIF appellent à construire un mouvement d'ensemble dans le public et dans le privé, afin de rejeter la politique du gouvernement et du patronat, pour obtenir :
Pour toutes ces raisons, les URIF appellent d’ores et déjà tous les salariés du public et du privé à amplifier le combat contre la répression, contre les violences policières et le soutien aux travailleurs sans-papiers, pour la défense des libertés, pour le retrait du projet de loi « sécurité globale » et du projet de loi « séparatisme », en appelant à se mobiliser :
Jeudi 11 mars 2021
Alors que l’engagement des agents publics dans la période de crise sanitaire est salué dans les discours, dans les faits leur statut et leurs conditions de travail continuent à être attaqués de toute part. Gel du point d’indice, sous-effectif chronique, glissements de tâches et polyvalence imposée pour compenser les absences, recrutements gelés, télétravail avec les moyens du bord…
Nos missions sont de plus en plus difficiles à assurer alors que les besoins de la population vont grandissant.
Dans la droite ligne de la loi du 6 août 2019 dite « de transformation de la Fonction publique », à laquelle l’ensemble des organisations syndicales s’est unanimement opposé, c’est désormais le temps de travail qui est dans la ligne de mire de nos employeurs. La loi a en effet annulé tous les accords locaux permettant de déroger à la règle des 1 607 h de travail annuel. Elle oblige ainsi les collectivités à augmenter le temps de travail des agents qui en bénéficient pour atteindre ce fameux seuil de 1 607 h, sans même une compensation financière.
Pour la FSU Territoriale, cette nouvelle attaque sur la Fonction publique territoriale est inacceptable. La crise sanitaire et la crise sociale qui en découle exigent des services publics forts, donc des agents confortés dans leur statut et leurs missions. Travailler plus pour compenser le manque de personnel n’est pas la solution, alors même que les agents territoriaux connaissent en moyenne les salaires les plus bas, y compris par rapport au privé.
Plus que jamais, dans un contexte où les difficultés liées au stress et à l’usure professionnelle sont accentuées, la FSU Territoriale considère qu’augmenter le temps de travail ou supprimer des congés ne peut être ni une réponse au mal-être des agents, ni un moyen d’améliorer le service public.
OBJECTIF 32 HEURES
La conjoncture économique actuelle voit s’envoler les profits du capital au prix des droits des travailleuses et des travailleurs à qui on en demande toujours plus. Les services publics et leurs agents, garants de la cohésion sociale, sont mis sous pression par la précarisation et la paupérisation des salarié.e.s, y compris au sein de la Fonction publique. La réponse du gouvernement, avec la réforme inique de l’assurance-chômage et les dispositions de la loi du 6 août 2019 sur le temps de travail, ne peut qu’aggraver la situation. Dans la période actuelle, La FSU Territoriale réaffirme sa conviction que la réponse à la crise réside dans un meilleur partage du temps de travail et des richesses.
C’est pourquoi, la FSU Territoriale revendique la baisse du temps de travail à 32 heures par semaine dans le public comme dans le privé, sans perte de salaire. Réduire le temps de travail, c’est en effet lutter contre le chômage, c’est réduire les inégalités sociales et la pauvreté, améliorer la santé des salarié.e.s et donc réduire les dépenses de santé tout en alimentant la protection sociale. Réduire le temps de travail, c’est enfin améliorer la qualité des services publics par une meilleure répartition de la charge de travail des agents.
LA FSU TERRITORIALE REVENDIQUE :
La FSU appelle à agir pour le climat en répondant à l’appel de plusieurs organisations de jeunesse les 19 et 20 mars 2021, et à l’appel de l’association des 150 membres de la convention citoyenne pour le climat le dimanche 28 mars.
La crise sanitaire n’a fait que renforcer la conviction qu’urgence sociale et urgence environnementale se conjuguent : c’est maintenant et massivement qu’il faut engager la transition écologique de nos sociétés. Nous faisons nôtres les alertes des scientifiques sur le réchauffement climatique et les atteintes à la biodiversité, leurs causes et les moyens possibles d’y répondre. Il y a urgence à transformer en profondeur nos modes de vie, de consommation et de production. Cela passe notamment par une autre répartition des richesses, des modèles de production et d’échanges guidés d’abord et avant tout par des impératifs sociaux et écologiques.
Alors qu’ils contribuent à la préservation de notre planète et à la mise en oeuvre d’une autre logique de développement, le démantèlement des services publics se poursuit. Plutôt que d’abandonner et de privatiser des missions publiques, de généraliser l’austérité budgétaire, de fermer ou regrouper les services publics implantés sur le territoire national ou encore d’imposer aux collectivités locales de nouveaux transferts de compétences sans moyens – projet de loi 4D – c’est au développement des politiques publiques qu’il faut procéder.
Dans l’éducation aussi, des mesures sont possibles pour favoriser une transition écologique socialement juste : des programmes intégrant une réflexion sur la transition écologique et son accompagnement social, une carte des formations orientée vers les nouveaux métiers, la formation à l’agriculture biologique, à la permaculture, etc… dans des lycées agricoles publics à qui il faut redonner les moyens de fonctionner, le renforcement de la formation à la rénovation énergétique, à l’isolation du bâti, aux matériaux écologiques, aux énergies renouvelables dans les filières du bâtiment, la réalisations de bilans énergétiques et plans d’isolation des bâtiments scolaires, le renforcement des filières locales et bio dans la restauration scolaire. …
Il n’y aura pas de résolution à la crise d’aujourd’hui avec les solutions d’hier. Le gouvernement français vient d’être condamné pour son inaction climatique dans le procès de l’Affaire du siècle. Pourtant, la loi climat proposée par le gouvernement est d’une indigence coupable, dénoncée par les participants à la Convention citoyenne pour le climat, qui appellent à se mobiliser pour faire pression sur les politiques. C’est pourquoi la FSU appelle à rejoindre largement les marches pour le climat et d’y porter nos exigences d’une société plus juste, écologique, solidaire et démocratique.
Les Lilas, le 04 mars 2021
