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FSU-SNUTER

Organisation syndicale, regroupant des agents des collectivités territoriales et de leurs établissements publics quel que soit leur métier, leur statut, leur employeur.

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Communiqué de presse

Créteil le 30 juin 2023
Le meurtre du jeune Nahel, tué par balle par un agent de police, à bout portant, lors d’un contrôle routier, est un acte de violence choquant et insupportable. Comment dans un pays qui se revendique des droits humains peut-on voir de tels actes s'accomplir ? Comment ne pas être indigné.es face aux violences policières qui s'amplifient depuis quelques années ? Le gouvernement, bien obligé de réagir à cause de l’existence d’une vidéo des faits, a condamné publiquement l’acte, au grand dam de la droite. Mais cette réaction contraste avec le silence qui étouffe tous les autres tirs mortels du même genre qui n’ont pas été filmés.

La mobilisation de plus de 40 000 policiers est annoncée par Darmanin en île de France tandis que les Républicains demandent un état d’urgence dans les banlieues. La menace d’un renouveau des émeutes de 2005 hante manifestement le gouvernement, qui réagit de la seule manière qu’il admet : plus de bleu dans les rues. Mais les causes sociales de ces émeutes n’ont, depuis 18 ans, jamais été traitées par l’État.

Dans ces conditions, on ne peut s’étonner que la violence des émeutes soit dirigée en premier lieu et en majorité contre la police, ni qu’elle s’étende ponctuellement aux autres bâtiments qui représentent l’État ou à ses élus, comme le maire de l’Hay les Roses dans notre département. Nous condamnons ces atteintes, mais , au delà , il est essentiel d'en comprendre les causes.

S’il est regrettable que des institutions publiques comme des écoles et des bibliothèques soient prises pour cibles car senties comme des symboles de l’injustice de l’État quand elles devraient être les garantes de la sécurité physique, morale, éducative, financière des citoyen.ne.s, nous considérons que ces événements terribles sont le fruit de la violence systémique, notamment raciste, du gouvernement.

La précarisation des services publics et leur abandon par l’État, la paupérisation de toute une frange de la  population, le racisme et le mépris d'une partie des forces de police, le rejet du dialogue social par un gouvernement dans la toute puissance font monter une colère profonde de la population. Quand rien d’autre ne marche, les émeutes ne sont-elles pas la seule manière d’entrer dans l’espace politique pour les personnes qui subissent une relégation sociale et spatiale, qui sont discriminées et stigmatisées ?

Ce gouvernement, et ceux qui l'ont précédé n'ont fait que multiplier les réformes réactionnaires, destructrices et racistes qui vont à l'encontre des droits des travailleuses et des travailleurs, des jeunes, des retraités, des immigrés. La solidarité entre les travailleurs .euses et la jeunesse est plus que jamais essentielle ! La FSU94 apporte son soutien à toutes les personnes bouleversées par la mort du jeune Nahel et exige que justice lui soit rendue.

Elle demande la libération des jeunes arrêtés injustement ou sans raison lors des affrontements dans le 94 et le soutien lors de leur comparution au tribunal de Créteil à partir de ce mardi à 13h. Elle se déclare contre l’instauration de l’état d’urgence en banlieue préconisé par la droite et contre toutes les mesures du même type prises par le gouvernement pour appuyer la répression.

Elle demande l’abrogation de la loi Cazeneuve de 2017 qui assouplit les règles d’usage des armes à feu pour les policiers, notamment dans certains cas de refus d’obtempérer. Elle condamne les communiqués des syndicats de police UNSA Police et Alliance dont les termes utilisés à l’encontre des jeunes et des habitant.es des quartiers populaires, ainsi que les menaces proférées, sont haineux et indignes. Elle condamne l'escalade de violence et appelle à une réponse politique qui restaure la justice sociale et la lutte contre les discriminations de tout genre !